NAISSANCE DE LA CAPOEIRA
La Capoeira est un art afro-brésilien, dont l’origine remonte à l’arrivée des esclaves africains au Brésil au 14ème siècle. Le dialogue corporel qui en découle est un mélange de danse, d’acrobatie et de combat très codifié. C’est un art de libération qui a permis l’émancipation intellectuelle, physique et culturelle des esclaves captifs et d’origines ethniques multiples.
Elle est désormais inscrite comme patrimoine culturel à l’Unesco et est synonyme de résistance, d’émancipation et de liberté.





SON PARCOURS :
Interdite en 1890 par le gouvernement brésilien qui la considère comme dangereuse, elle a été dépénalisée au cours du XXème siècle et sa pratique s’est institutionnalisée au Brésil pour finalement être reconnue par le président suite à une démonstration par Mestre Bimba, comme « véritable sport national » en 1952. Son expansion mondiale lui permet aujourd’hui d’être un langage universel au delà des frontières.
DANSE, LUTTE, PHILOSOPHIE…
La capoeira est tout cela à la fois et c’est ce qui fait sa particularité, sa richesse et son originalité.
QUI JOUE LA CAPOEIRA ?
Initialement pratiquée par les opprimés (esclaves essentiellement), on la retrouve aujourd’hui partout sur la planète. Femmes, hommes et enfants, de tous âges se retrouvent dans la roda pour jouer la capoeira. La pratique de la capoeira est bénéfique à toutes et à tous… Au-delà d’une activité sportive et artistique, chacun peut y trouver librement sa forme d’expression, à travers la musique, les chants, la philosophie, le jeu, l’énergie, etc…
LES INSTRUMENTS ET LA MUSIQUE DE LA CAPOEIRA :
La capoeira est dirigée par le chant en portugais du Brésil et par les berimbaus (arc musical) déclinés en plusieurs tailles. Au sein de la roda, on retrouve également différents instruments de percussions : le pandeiro, l’atabaque, l’agogo et le reco-reco. Les chants peuvent raconter des histoires, mais également rendre des hommages, dynamiser le jeu et sont soutenus par les frappes de mains. L’énergie qui se dégage de cette roda est propre à cet art ancestral !
Il faut vivre l’expérience pour ressentir la portée de cette pratique.





BIBLIOGRAPHIE :
– « Capoeira Angola na Bahia » Mestre Bola Sete – 2001 – Edition Pallas.
– « Capoeira Angola » Waldeloir Rego – 1968 – Edition Itapua.
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– « Capoeira – A Brazilian Art Form. History, Philosophy, and Practice » Mestre Acordeon – 1981 – Edition North Atlantic Books, Californie.
– « Le petit manuel de Capoeira » Nestor Capoeira – 2006 – Edition Budo.
– « A Travessia da Calunga Grande » Carlos Eugênio Marcondes de Moura 2000 – Edition USP.
– « Raízes Musicais da Bahia » Emília Biancardi – 2000 – Edition Salvador : Omar G.
– « O Olhar Viajante De Pierre Fatumbi Verger » Pierre Verger – 2002 – Edition Fundação Pierre Verger.
– « As Sete Portas da Bahia » Carybé – 1976 – Edition Record.
– « Angola Janga » Marcelo D’Salete – 2017 – Edition Veneta & 2018 – Edition Çà et là.
– « A Negregada Instituição » Carlos Eugênio Libano Soares – 1994 – Edition Coleção Biblioteca Carioca.
– « Antologia do Negro Brasileiro » Edison Carneiro – 1985 – Edition Ediouro (Groupe Coquetel).
– « Histórias e Estórias da Capoeiragem » José Luiz Oliveira Cruz (Mestre Bola Sete) – 2006 – Edition P555.
– « História Arte & Filosofia da Capoeira Nacional » Adylová A. Couto (Mestre Zolão) – 1999.
– « Capoeira: Histoire, philosophie et pratique » Bira Almeida – 2005 – Edition Lusophone et ViaMedias.
– « Iúna Mandingueira, a ave símbolo da capoeira » KK Bonates – 1999 – Edition Instituto Jair Moura.
– « Água de Beber, Camará! » Bira Almeida (Acordeon) – 1999 – Edition Vanity Press / UCA.
– « Curso de Capoeira em 145 Figuras » Augusto José Fascio Lopes – 1979 – Edition Editora Ediouro.
– « O Jogo da Capoeira » Luiz Renato Vieira – 1995 – Edition Sprint.
– « Capoeira na Escola » Hélio Campos (Mestre Xarêu) – 2001 – Edition EDUFBA (1ʳᵉ édition, ISBN).
– « Pastinha: O Grande Mestre da Capoeira Angola » José de Jesus Barreto, Otto Freitas – 2009 – Édition Assembleia Legislativa do Estado da Bahia.
– « O Barracão do Mestre Waldemar » Frede Abreu – 2003 – Edition Zaharata.
– « Le Noir et la culture africaine au Brésil » Katia de Queirós Mattoso, Idelette Muzart-Fonseca dos Santos, Denis Rolland – 2003 – Edition L’Harmattan.
– « Capoeiragem: Expressões da Roda Livre » Russo de Caxias (Jonas Rabelo) – 2005 – Édition Impresso Brasil.
– « A Capuêra e a Arte da Capueragem » Augusto Januário Passos da Silva – 2003 – Edition Empresa Gráfica da Bahia.
– « Frevo, Capoeira e “Passo” » Valdemar de Oliveira – 1985 – Edition Companhia Editora de Pernambuco.
– « Educação Física & Capoeira » André Luiz Teixeira Reis – 2001 – Edition Thesaurus Editora.
– « Capoeira nos IEBs » Cesar Barbieri (organisateur) – 1994 – Edition CIDOCAD – DF.
– « O Canto da Iúna: A Saga de um Capoeira » Maneca Brandão – 1979.
– « A Capoeira na Bahia de Todos os Santos : un estudo sobre cultura e classes trabalhadoras (1890–1937) » Antônio Liberac Cardoso Simões Pires – 2004 – Edition NEAB / Universidade Federal do Tocantins & Grafset.
– « Capoeira: Meu Guia » Robert Krulikowski – 2013 – Edition FAC / GDF.
– « A Capoeira a Procura de sua Verdade » José Vieira dos Anjos (Mestre Vieira) – 2004.
– « Livret de chansons de Capoeira » – Edition Grupo Atual / Aliança de Treinamento Unificado pela Arte e Luta Capoeira.
– « Capoeira sem Mestre » Lamartine P. Costa – 1962 – Édition Ediouro.
– « Capoeira: Pequeno Manual do Jogador » Nestor Capoeira – 2002 – Edition Editora Record.
– « Capoeira: Galo Já Cantou » Nestor Capoeira – 1999 – Edition Editora Record.
– « Capoeira Angola: Do Iniciante ao Mestre » José Luiz Oliveira Cruz (Mestre Bola Sete) – 2003 – Edition Pallas / EUFBA.
– « A “Capoeira” da Indústria do Entretenimento » Acúrsio Pereira Esteves – 2004 – Edition Bureau Editora.
– « Capoeiras: Bahia, Século XIX – Imaginário e Documentação » Frederico José de Abreu – 2005 – Edition Vogal Imagem.
– « O Caderno de Cantos de Capoeira » Direction : Mestre Joba Joba – Edition Ação Palmares Capoeira.
– « Jogo de Angola – Vida e Obra » Mestre Jogo de Dentro – 2010 – Edition Jorge Eládio dos Santos.
– « Natalício Neves da Silva: O Pelé da Capoeira » Natalício Neves da Silva, Sante Scaldafferri – 2010 – Edition Vento Leste.
– « Capoeiragem no Rio de Janeiro e no Mundo » André Luiz Lacé Lopes – 2004 – Edition BNDES.
– « Capoeira Angola: Cultura Popular e o Jogo dos Saberes na Roda » Pedro Rodolpho Jungers Abib – 2004 – Edition CMU Publicações / EUFBA.
– « A Capoeira em Salvador nas Fotos de Pierre Verger » Angela Lühning & Ricardo Pamfilio – 2009 – Edition Fundação Pierre Verger.
– « Capoeira, Herdeiros du Cativeiro » José Gilmário Matias da Silva – 1994 – Edition Art-Contemp.
– « Pastinha – O Menino que Virou Mestre de Capoeira » José de Jesus Barreto, Cau Gomez (illustrations) – 2011 – Edition Solisluna Editora.












GLOSSAIRE :
La Capoeira possède un vocabulaire spécifique. Composé de termes brésiliens mais également issus de dialectes afro-brésiliens et africains, le vocabulaire a commencé à se constituer à la période de l’esclavage. Souvent, les locutions utilisées dans les chansons peuvent avoir plusieurs sens.
LETTRE A :
– Academia : Académie, école de Capoeira
– Acarajé : Beignet traditionnel bahiannais, à base d’haricot noir : « feijao », frit dans le « dendê« , l’huile de palme.
– Adão : Personnage biblique, associé à Salomé.
– Afoxé : Entité carnavalesque (le plus ancien est l’Afoxé Filhos de Gandhi de Bahia), mais aussi instrument de la famille des idiophones, hochet à percussion externe.
– Agogô : Double cloche en métal d’origine africaine, utilisée en capoeira, les musiques populaires brsiliennes et dans le «candomblé»
– Aluno : éleve d’un Maitre de Capoeira, disciple.
– Amazonas : c’est un rythme de berimbau, un «toque»
– Angola : Pays d’Afrique centro-méridionale colonisé par les portugais et nom de la Capoeira traditionnelle, défendue par Mestre Pastinha en référence aux esclaves venus du pays du même nom, jeu utilisant la malice, la «Mandinga».
– Angoleiro : Un pratiquant de capoeira Angola.
– Anum : Oiseau familier noir du Nordeste, selon Waldeloir Rego, c’est un animal souvent associé au brésilien noir.
– Aquinderreis : Expression qui semble venir de « Aqui d’el reis » (ici du roi), une manière ancienne de demander secours à la plus haute autorité. Se retrouve souvent en fin de ladainha.
– Arame : Fil de fer, qui relie les extrémités du berimbau.
– Armada : Mouvement, en forme de coup de pied giratoire, appelé ausi «meia lua de costa».
– Aruandê : Tiré de l’expression : « A Luanda ê » (capitale de l’Angola) selon Waldeloir Rego.
– Atabaque : Tambour conique qui rythme le jeu de Capoeira, son origine est aussi liée au Candomblé, il existe en 3 tailles différentes (Rum, rumpí, lé).
– Aù : Mouvement de déplacement sur les 2 mains, qui signifie la roue.
LETTRE B :
– Bandeiras :« bannières », selon G. Freyre c’est une : Expédition armée qui s’enfonçait dans l’intérieur du Brésil pour y capturer des indigènes et les soumettre à l’esclavage, et par ailleurs, qui recherchait des mines de métaux précieux.
– Bantu : Peuple d’Afrique centrale amené comme esclave, selon M. Malherbe, c’est également un groupe linguistique qui s’étend de l’équateur jusqu’à l’Afrique du Sud.
– Barbante : Fil de fer qui sert pour la construction du Berimbau.
– Barravento : Rythme venant selon certains du français « par le vent » . Selon W.Rego, nom donné à un toque lithurgique, dans les « candomblés » de nation « Angola ».
– Barauna : Arbre de grosse taille, Melnoxylon Barauna.
– Barro Vermelho : Lieu situé sur l’île d’Itaparica, Bahia. C’est une terre argileuse rouge qui caractérise certaines régions du Brésil.
– Batteria : Ensemble des instruments de musique de la Capoeira (Reco-Reco, Pandeiro, Agogô, Berimbaus et Atabaque).
– Batizado : littéralement « baptême », en capoeira c’est un rituel initiatique pendant lequel le capoeiriste est présenté publiquement dans la roda et à la suite duquel il obtient un surnom de capoeira.
– Batuque : rituel d’origine africaine. Selon G.Freyre c’est une « danse africaine caractérisée en général par l’umbigada (heurt de nombril des 2 partenaires) et accompagnée du martèlement des tambours.
– Bênção : «Bénédiction», coup de pied frontal, se dit aussi « Chapa de frente ».
– Benguela : Toque de Berimbau. C’est originellement le nom d’une tribu africaine du groupe Bantou.
– Besouro de Manganga : Manoel Henrique Pereira, surnommé « Cordao de Ouro » , capoeiriste légendaire de Bahia.
– Berra Boï : Berimbau, doté d’une grosse calebasse, appellation de certains vieux maîtres à la place du «Gunga».
– Berimbau : Arc musical, l’instrument de musique maitre de la Capoeira, aussi appelé «Urucungo» et à Cuba «Buru-mbumba».
– Bem-te-vi : Oiseau, Pitangus sulphuratu.
– Biriba : Bois endémique da la forêt Mata Atlantica, dont on fabrique le Berimbau.
– Boca de calça : «bouche de pantalon» : coup déséquilibrant où le joueur empoigne les 2 pans du pantalon de son adversaire.
– Brincadeira : Jeu, amusement, brincadeira de Angola, c’est aussi un nom donné à la capoeira dans l’ancien temps.
– Bumba-Meu-Boi : Jeu dramatique du Nordeste, manifestation folklorique où le boeuf est le protagoniste principal.
LETTRE C :
– Cabaça : Calebasse, sert de caisse de résonance au Berimbau.
– Cabeçada : Coup de tête dans le jeu de capoeira.
– Cabôco : Vient de « Caboclo », selon Teodoreo Sampaio, vient du Tupi « caá-boc », signifie une personne née de parents d’origine indigène et africaine.
– Cais do Porto : « Quai du port », lieu où se jouait la capoeira en particulier à Bahia.
– Capitão do Mato : « Capitaine de forêt », chasseur d’esclaves en fuite.
– Camará : Contraction de Camarada : Ami, compagnon, frère de Capoeira.
– Camboatá : Petit poisson d’eau douce de la famille des silures.
– Camujerê : Origine inconnue, certains évoquent une bataille ou un Quilombo.
– Candomblé : Religion afro-brésilienne. Les « Orixas » en sont les divinités.
– Canário : Canari, oiseau.
– Canavia (ou Canavial) : Champ de canne à sucre.
– Cangaceiro : Nom donné aux bandits du Sertão (nord-est du Brésil).
– Cão : Chien, aussi utilisé pour parler du démon.
– Cantiga : Chant.
– Capoeirista : Joueur de Capoeira.
– Casa Grande : Maison du maître, pendant l’esclavage.
– Catimbo : Sortilège, magie noire, ou vieille pipe dans les cultes.
– Cavalaria : Rythme du berimbau pour prévenir de l’arrivée de la police montée.
– Caxixí : Hochet rempli de graines secoué en jouant du berimbau.
– Chamada : Appel codé dans le jeu de capoeira.
– Chapa : Coup de pied frontal (de frente, de costa, giratória).
– Chapeu de Couro : Chapeau en cuir ou coup de pied.
– Chão : Sol.
– Chula : Chant qui suit la ladaïnha.
– Cinco Salomão : Toque (rythme) de berimbau.
– Cintura despreza : Séquence de projections dans la capoeira de Mestre Bimba.
– Cocorinha : Esquive accroupie.
– Cocorocô : Onomatopée du coq, dans les chants (comme « cocorico »).
– Cocada : Friandise à la noix de coco, aussi coup de tête en capoeira.
– Comprar o jogo : Entrer dans le jeu de capoeira avec un des deux joueurs.
– Contragolpe : Contre-coup.
– Contra-Mestre : Instructeur sous la responsabilité d’un Maître.
– Cordão : Ceinture indiquant un grade selon l’académie.
– Corpo fechado : Corps protégé magiquement.
– Corrido : Chant rapide pendant le jeu, avec échanges courts.
– Cutia : Rongeur de la famille des caviidae.
LETTRE D :
– Dá volta ao mundo : « faire un tour du monde », cela consiste à faire un tour de la « roda » avant d’entamer le jeu de capoeira, ou pour marquer une pause.
– Dendê : Huile de palme rouge, très utilisée dans la cuisine bahianaise.
– Defesa : Dans le jeu de capoeira, défense.
– Desordeiro : Fauteur de trouble, personne troublant l’ordre public, associé au capoeiriste au début du XXème siècle.
– Dobrão : Ancienne pièce de monnaie de 40 « reals » utilisée pour faire résonner la corde du berimbau, remplacée désormais par un morceau de métal rond, par une pierre ou un galet.
LETTRE E :
– Esquiva : Mouvement d’esquive.
– Engenho Velho : Vieil Engin, désignerait le moulin ou les machines dans la fazenda, mais également nom d’un quartier de Salvador à forte concentration de candomblé.
– Egun : Esprit d’un ancêtre dans la religion candomblé.